Discussions dans le Midi.

Le P.S.E de Salins avait, on s'en souvient, été retoqué par le tribunal administratif dans le Midi et SALINS avait fait appel de cette décision.

Aujourd'hui, l'entreprise retire donc son appel dans l'espoir de pouvoir mener avec les syndicats des négociations positives. Espérons que SALINS n'attendra pas, comme ces derniers temps, des efforts du seul coté des Travailleurs mais saura aussi écouter ceux-ci et tenir compte de leurs demandes.

Voici un article du Figaro qui traite de cette question, nous vous tiendrons informés des suites de ces discussions.

Article :

Après des années de blocage sur fond de plan social, direction et syndicats renouent le dialogue.

INDUSTRIE Syndicats et direction du Groupe Salins se retrouveront jeudi prochain à la table des négociations aux Salins du Midi d’Aigues-Mortes. L’enjeu est l’ouverture de négociations entre les deux parties après trois ans de silence liés à un conflit judiciaire. Tout récemment, la direction du Groupe Salins, qui emploie environ 1 500 salariés dans le monde dont 200 dans le Gard, a décidé de retirer son appel contre une décision du tribunal de Nîmes annulant le plan social portant sur la suppression de 144 postes qu’elle avait déposé en 2008.

« Nous essayons de repartir cet automne sur de nouveaux accords collectifs. On a décidé de ne pas aller à l’appel pour ne pas troubler la négociation avec nos partenaires » (sociaux, NDLR), affirme Pierre Lévi, PDG du Groupe Salins, qui a généré l’an dernier un chiffre d’affaires d’environ 300 millions d’euros. À AiguesMortes, 57 emplois étaient condamnés. Avant son annulation, 35 personnes avaient profité des conditions de départ offertes par le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).

Des emplois qui manquent au regard du représentant CFDT Patrick Rodriguez. « On n’est pas contre une réorganisation du travail, mais on est actuellement en sous-effectif et le tribunal l’a bien compris. En 2010, le recours à l’intérim a augmenté de 113 % par rapport à 2009, soit l’équivalent de 29 emplois à temps plein (ETP), et le recours aux heures supplémentaires de 110 %, soit l’équivalent de 7 ETP. »

Du sel tunisien pour La Baleine

Il reste cependant aux yeux de la direction un problème persistant sur ce site : « Le temps d’ouverture des machines est trop faible ; le coût du travail est élevé et la quantité d’heures travaillées très faible. » Au début de l’été, ce problème de productivité a conduit au transfert du conditionnement des pots de 250 grammes de marque La Baleine, soit 800 tonnes de sel, en Italie avec du sel tunisien. Une première pour la marque jusqu’à présent uniquement produite en France depuis 1934.

« Les coûts sont 30 % inférieurs au moins en Italie du Nord qu’en France, justifie Pierre Lévi. 80 % de la valeur ajoutée se fait au conditionnement et AiguesMortes manque de compétitivité. Si on l’améliore, la production pourrait revenir en France. »

Cette logique économique du groupe froisse les syndicats qui semblent la comprendre, mais pointent les mauvais choix stratégiques de la direction. « Ils ont investi dans une machine qui ne fonctionne jamais et dont les coûts de maintenance sont très élevés. C’est çà qui plombe la productivité, pas la main-d’oeuvre dont on manque » , fustige le représentant CGT André Mézy.

Engagé dans un plan de relance de son site gardois qui devrait produire plus de 300 000 tonnes de sel d’ici à la fin de la récolte, en octobre, le Groupe Salins envisage d’accroître les visites touristiques d’un patrimoine exceptionnel formé de 300 kilomètres de pistes à travers la Camargue, sur une surface équivalente à la Ville de Paris. Le groupe pourrait également céder des terrains pour des projets privés et créer un centre d’halothérapie. Des points sur lesquels, à l’exception de la vente du patrimoine, les syndicats sont ouverts à la discussion, « à condition que ces activités ne se développent pas au détriment de la production agricole ».