Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de la CGT des SALINS
Newsletter
Le blog de la CGT des SALINS
  • Blog destiné à populariser le syndicat CGT de l'entreprise SALINS ou SALINS du MIDI. Ce syndicat situé à Varangéville à la saline qui produit du sel raffiné et comprend une mine de sel. syndicat de défense et revendications des saliniers et mineurs de sel.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
12 décembre 2008

courrier au PDG de SALINS

Syndicat CGT  Groupe SALINS
Syndicat CGC  Groupe SALINS

                                    Mercredi 21 janvier 2009

                                    M. Pierre LEVI, Président.
                                    SALINS
                                    50 rue de Londres
                                    75008   PARIS

Monsieur le Président

Les salariés ont répondu en grand nombre à notre appel à la grève jeudi 8 janvier avec réunion d’information. Dans les différents sites de CSME, ces réunions ont été très suivies. Nous y avons exposé sans détour les éléments qui ressortent de l’examen des comptes de l’entreprise ainsi que la teneur des échanges lors du dernier CCE.
Les salariés de Salins ont bien ressenti la situation tendue, inquiétante à bien des égards et la question de l’avenir qui est posée.
Nous continuerons, même si le passé n’est pas de votre responsabilité, de pointer du doigt l’échec de la politique de Salins ces 15 dernières années, plus faite d'effets d'annonces que de réalités.
Pas de développement, pas de croissance externe pourtant annoncée, échec de rapprochement ou de partenariat avec d’autres saliniers lesquels ont, eux, concrétisé ces alliances. Liquidation de secteurs diversifiés de notre entreprise, création d'une holding inutile aspirant les capitaux, endettement insupportable d’une entreprise qui s’autofinançait intégralement, dépenses somptuaires au vu de notre taille comme l’implantation du logiciel SAP-R3 ou ce siège à Bruxelles, que nous dénoncions alors et qui nous apparentait plus à une République Bananière qu’à la PME que nous sommes.
Les exemples pourraient encore être développés dans de nombreux domaines, l’abandon du secteur viticole (notre second métier), la vente du camping, celle du siège parisien, etc.…
A qui a profité cela ?  Qui s’est enrichi ?  En tous cas pas CSME ni ses salariés !
La structure financière nous rend otages des banquiers, quelle est, en ce cas, la possibilité réelle de dynamisation industrielle ?  Quel est notre avenir ?
Sommes-nous désormais voués à rembourser du capital financier avant que de disparaître ?
Nous voulons croire que vous avez un réel désir de relever cette situation, le moment est cependant difficile, les résultats ne sont pas à la hauteur, la conjoncture ne s’y prête guère et la concurrence a su s’organiser pendant que M. Dumonteil contentait son égo en péroraisons inutiles.
On note au passage, que bon nombre de responsables qui l’ont suivi à l’époque sont encore là, à un bon niveau. Ils portent pourtant une responsabilité dans notre situation d'aujourd'hui.

Que va-t-il se passer ?
Nous croyons, par expérience, deviner que l’on va une fois de plus demander des efforts à la base opérationnelle de cette entreprise, aux modestes travailleurs déjà pressurés, réduits en effectifs, mal payés et disposant de moins en moins de moyens.
Nous voyons venir tout cela avec, en prime, la mise en œuvre de telles mesures par ceux qui, nous ont conduits dans cette situation, par conviction, passivité ou suivisme et vont encore exiger de nous que les efforts nécessaires au redressement d’une situation qu’ils ont laissée se dégrader. 
Ce serait insupportable !   Les travailleurs en ont discuté et en discuteront encore.
Si des efforts doivent être faits, ils le seront sans doute par les gens au bas de l’échelle. C’est toujours d’eux dont on attend le plus, sans les considérer vraiment.  Aujourd’hui pourtant, cela ne se fera plus comme lors de tous ces plans sociaux qui ont affaibli notre entreprise.
Aujourd’hui, si cela doit se faire, cela sera sur des bases claires.
Au plan économique :
•    La baisse des résultats est évidente mais se décline différemment selon les secteurs, les pays et les produits. On ne peut globaliser, ni définir des seuils de rentabilité ou de résultat par salarié. Comment est calculé précisément ce taux de 20% plus important selon vous que chez nos concurrents ? Avec quels éléments de comparaison ?
•    Quelle est la traduction en terme de résultats attendus en cas de baisse de ce taux. Un résultat d'exploitation du groupe de plus 20% en 2009 répondrait-il aux attentes ?
•    Quelles sont les activités jugées "non rentables" ? Il faut rechercher les possibilités d'amélioration au travers d'une analyse complète des coûts. Il ne faut pas abandonner ces marchés en particulier le courant d'affaire du Hard Discount ou les secteurs Ouest.
•    La notion de stock zéro nous paraît totalement décalée avec notre process. On peut sans doute améliorer et diminuer ici ou là, réfléchir sur les stockages externes et intermédiaires mais des stocks bas risquent, au final, de nous priver de supplément de résultats. Comment gère-t-on les productions en sel de mer compte tenu des aléas climatiques ? Risquera-t-on un stock bas en sel de déneigement même en cas d'hiver rigoureux ? Il vaut mieux ré analyser les sites, les débouchés, les points d'amélioration plutôt que de se rétrécir et finalement de ne plus avoir la taille pour rester présent.
•    D'autres économies peuvent être abordées, par exemple, la dissolution de la Sté ROCK, inutile depuis la disparition des MDPA avec ventilation des effectifs à Varangéville, Paris et dans le Midi. Cela créera des économies et dynamisera la force de vente et la logistique surtout avec des stocks plus tendus.
•    Les investissements doivent se faire. Celui de Varangéville sur le seul périmètre de CSME est crédible. On doit y consacrer les sommes dégagées par les cessions d'actifs.. L'idée d'obtenir un gel des remboursements de la société doit être mise en avant. Les actionnaires ont tout intérêt à accompagner les investissements nécessaires à la survie de SALINS.

Au plan social et organisationnel :
•    Aucun licenciement.
•    Pas d’efforts demandés à la base qui ne seraient pas précédés des mêmes efforts, de même nature à tous les niveaux sociaux et hiérarchiques et à celui des dirigeants de Salins.
•    Diminution au siège et dans les sites, des échelons hiérarchiques empilés les uns sur les autres et retour à la base de nombreux responsables ou cadres aux fonctions obscures.
•    Simplification réelle et forte des procédures et des échelons de décisions qui finissent, tant ils sont nombreux, par ne rien décider.
•    Arrêt des coûteux audits externes et limitation drastique des consultants.
•    Renforcement des pouvoirs des salariés sur la conduite des installations et sur les améliorations et méthodes de travail. Si la survie de l’entreprise dépend de leurs efforts et de leur mobilisation c’est qu’on leur reconnaît un rôle essentiel !
•    Abandon de la structure en U.S.A qui oppose entre eux des gens de même corporation et détruit la fédération des idées et des actions. Nous le disions dès le début !
•    Réexamen des structures directionnelles de l'entreprise au regard des résultats obtenus depuis 15 ans par ces responsables, administratifs, techniques et commerciaux en place à l’époque, toujours aux mêmes places aujourd’hui, qui nous ont imposé des sacrifices en de maintes occasions, sans résultat autre que nous conduire dans la situation actuelle..
   Il convient d’en tirer les conséquences, de les affecter ailleurs, à des taches plus modestes.           Des gens efficaces et entreprenants ont été "débarqués" par M. Dumonteil, ils manquent cruellement aujourd'hui.
•    Nous inciterons les salariés à refuser toute adaptation même estimée nécessaire si cette politique de nouvel effort doit être exposée, demandée et conduite par ceux qui, à Paris ou dans les sites, à tous niveaux, sont aux commandes depuis toujours et sont co-responsables de nos problèmes. Ceux qui ont échoué doivent se faire oublier.
•    Retour à une réelle promotion interne lors des remplacements de personnes quittant l’entreprise. Tout le monde y gagne. Le salarié évolue et l’entreprise dépense beaucoup moins pour trouver une réelle compétence immédiate. Les seuls qui y perdent sont ceux qui auraient souhaité placer "l’ami d’un ami".
   Allez donc chercher en priorité vos Techniciens ou A.M chez des ouvriers compétents et volontaires  et vos Cadres chez des Techniciens ou AM expérimentés.
•    Pas de remise en cause des éléments, tant fondamentaux que marginaux du contrat de travail,  ni d’aucun acquis social.  Ces acquis sont l’histoire des saliniers et résultent de tout un passé, ils sont notre sang ! On ne motivera  personne en l’affaiblissant. Cette volonté vaut pour tout ce qui constitue notre patrimoine social et vaut aussi bien pour les actifs et les retraités.
Ce serait un « Casus Belli » que de revenir sur quoi que ce soit de ce patrimoine social.
Monsieur le Président, ces éléments ne sont pas un catalogue ou de simples imprécations, ils sont le fruit des réflexions collectives des salariés. Ces demandes ne sont pas faites ni pour plaire ni pour déplaire. Elles s’inscrivent dans notre désir de relever la tête, de redynamiser cette entreprise qui est notre vie et à laquelle nous croyons autant que d’autres.
Pour autant, les saliniers du Midi, de l’Est, du Sud-Ouest et de partout dans cette entreprise sont saturés des mesures de réorganisation et de restructuration répétitives, contraignantes et inutiles menées par Salins ces dernières années et qui ont détruit des compétences et des consciences professionnelles.
Cela suffit !
Vous ferez ce que vous croirez bon pour relancer l’entreprise et la sortir de sa situation, vous en êtes juge. Pour autant, vous n’aurez le soutien des salariés qu’en faisant avec eux et non pas contre eux.
L’époque des abus anti-sociaux contre les forces vives de Salins est terminée !
Notre démarche s’appuie sur la solidarité et sur la volonté de la plus grande partie des travailleurs du sel, lesquels,  du Nord au Sud de ce pays,  donnent tout ce qu’ils peuvent depuis toujours.
Ecoutez-les,  faites avec eux,  ne les décevez pas. Pour le travail, comme pour exprimer leur existence,  l’histoire a montré qu’ils sont déterminés.
Veuillez croire, Monsieur le Président, en notre considération distinguée.

Syndicat CGT                        Syndicat CGC

Denis LHOMME                    Patrick RODRIGUEZ

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Publicité